lundi 1 décembre 2014

Du 05 au 18 Novembre - Vous reprendrez bien un peu de Chili ??

Par Auré,  



Petite étape de prévue aujourd’hui, pour un énième passage entre l’Argentine et le Chili. Nous longeons le lac Buenos Aires, côté argentin, pour aboutir sur le lac Général Carrera, côté chilien. Deux noms différents pour une même étendue d’eau, qui n’est ni plus ni moins que le second lac d’Amérique du Sud de part sa superficie, derrière le fameux Titicaca péruvien.

 

Nous entrons donc par le poste frontière de Chile Chico, les tampons s’enchainent et les feuillets du passeport réduisent comme peau de chagrin. J’ai du anticiper il y a pas mal de temps déjà, mais je dois demander aux douaniers de bien me serrer les tampons, faute de quoi je n’aurais pas eu l’espace nécessaire pour finir le voyage !! Aucun stress, on accepte ma requête sans soucis…

Vous qui lisez assidûment nos articles, vous le savez déjà, au Chili, on ne rigole pas avec le trafic de fruits/légumes. Forts de nos expériences passées, nous ne cherchons pas à rentrer quoi que ce soit cette fois-ci. C’était sans compter sur super-douanier, qui nous a vu arriver de loin avec nos têtes de touristes. Nous n’avions jamais eu droit à un déballage complet des affaires de la moto, c’est chose faite maintenant. Tout y est passé, les valises alu, les sacoches devant, le sac polochon et le sac à dos dans un scanner, bref la totale. Nous, nous nous regardions en souriant, sûrs de notre force. Erreur fatale, c’était omettre une vielle gousse d’ail perdue au fond de la sacoche à nourriture !! Je pense que si il avait trouvé un lingot d’or, il n’aurait pas eu une mine plus réjouie. Nous nous demandons encore par quel miracle ce gentil monsieur ( fayot !!) ne nous a pas mis l’amende qui va avec…

Nous nous posons sur Chile Chico pour la nuit, puis finalement deux, car la pluie ne cesse de tomber toute la journée du lendemain. Il faut être très rapide pour aller faire quelques photos depuis le mirador.

Le compte à rebours pour l’ascension...


Chile Chico, le petit Chili...


Il fait meilleur ce matin, du moins il ne pleut plus, ce qui est déjà une grosse évolution. Mais qui dit pas de pluie, dit forcément du vent, il faut choisir en Patagonie. Nous enfilons quand même nos tenues de pluie, et c’est partit pour une bonne séquence de « ripio », petit nom du coin pour une route non asphaltée. Celui-ci épouse les bords du lac Général Carrera, c’est absolument superbe.





L’autre imprévisible, après le temps, c’est l’état de la route. Les travaux publics laissent parfois des portions telles un « champ de patates »…


 
Plus la fin du lac approche, et plus les nuages s’alourdissent. Nous bifurquons sur la droite et foulons officiellement la Ruta 7, la fameuse Carretera Austral. Nous aurions aimé une meilleure entrée en scène, malheureusement c’est un véritable déluge qui s’abat sur nous. Nous roulons au pas jusqu’à Puerto Rio Tranquillo, dommage car même sous la pluie, certains passages sont uniques.





Le matin, c’est soleil. L’après-midi…mieux vaut profiter le matin. Après avoir tenté un séchage d’affaires, mais également goûté au saumon, la spécialité locale, nous reprenons place sur notre selle mouillée. Des montagnes aux sommets enneigés, des tons de bleu différents après chaque virage, des forêts de sapins à perte de vue, ce sont des paysages bien plus grandioses que nous aurions pu l’espérer.








Nous faisons halte dans le petit village de Villa Cerro Castillo, là où le bitume reprend ses droits, pour une pause casse-croûte dans le « bus magique ».

 


Deux petites dames préparent des sandwichs absolument énormes, que tu dégustes assis dans ton transport en commun, avec vue sur les montagnes. Ou comment passer à une ambiance complètement décalée en moins de 5 minutes…




Nous rejoignons dans l’après-midi Coyhaique, la « grosse » ville de la Carretera Austral. Pas d’intérêt particulier, nous trouvons une « cabanas » toute équipée à louer chez une famille, ce qui nous permet de profiter d’une bonne flambée le soir. Manque plus que du rugby et une pizza !!



Nous continuons notre remontée, c’est étrange de dire cela mais cette route est apaisante.




A savoir que la polenta froide, c’est très bien pour un pique-nique…




Au moment de reprendre le chemin en terre, il s’avère qu’une portion de 100 kilomètres est parsemée de travaux, et que son accès est interdit tous les après-midi de la semaine. Le moindre travail prend toujours de plus grande proportion dans ces régions reculées, pour continuer il nous faudra revenir demain matin. Nous allons donc passer la nuit sur Puerto Cisnes, à une trentaine de kilomètres de là. Ces villages sont d’une tranquillité déconcertante, l’expression « village du bout du monde » conviendrait parfaitement à chacun d’entre eux ( bon, ils sont pas super nombreux non plus !). L’impression que rien de mauvais ne peut arriver, que la vie s’écoule comme un long fleuve tranquille…






Il est de ces matins où l’envie de partir n’y est pas forcément, ceux où tu enfiles directement ta tenue de pluie en font bien évidemment partit. Aucun jour n’est passé sur la Carretera Austral  sans avoir reçu au moins une fois de « l’eau de là-haut ». Nous procédons du coup par courtes étapes, de façon à ne pas passer des journées entières sous la flotte.
La route est bien ouverte ce matin, mais la piste est encore moins évidente avec le passage incessant des engins. Nous y allons tranquille, plus question de se ramasser encore une fois !!


La pluie se fait moins virulente et nous essayons de profiter au maximum de cet endroit unique. La végétation a changé, luxuriante comme dans une région tropicale, preuve de pluies abondantes.






C’est à La Junta que nous négocions une nouvelle « cabanas » pour se mettre au coin du poêle. Je rencontre un pépé qui me demande comment je vais. Je lui réponds très bien et lui retourne également la question. Celui-ci me répond : « Comme un après-midi sans pluie… ». Alors que le soleil est revenu, cette réponse est absolument magique, et tellement appropriée au lieu…



La naissance de la Carretera Austral date du milieu des années 1970, sous la dictature du Général Pinochet. Le but principal était de sortir de l’isolement la région d’Aysen, il s’agit maintenant de relier Puerto Montt à Punta Arenas, fin des travaux prévue en 2020. En discutant un peu avec les habitants, le fait qu’il y ait des travaux de maintenance sur leur seule et unique route est un réel soulagement, « ce sera mieux pour nous » nous disent-ils sans cesse. Nous les croyons sans aucun problème.

 

Nous ne nous lassons pas de ces paysages extraordinaires. Ces forêts qui se jettent dans les lacs, le temps est difficile mais le plaisir est bien au rendez-vous.






Nous avons même trouvé à acheter…




A Chaiten, nous retrouvons un immense ciel bleu. La ville fût partiellement rasée par l’éruption du volcan du même nom, encore toujours bien actif.





L’idée, c’était de trouver un bateau pour nous rendre sur l’île de Chiloé. Étant en basse saison, il n’y a qu’une seule rotation par semaine et le bateau est partit la veille. Nous n’allons pas attendre 6 jours le prochain navire, nous profitons quand même de ce bel après-midi pour nous rendre là où la Carretera Austral se jette dans les eaux, à Caleta Gonzalo.

Piste "volcanique"...






Une dernière étape, en guise d’adieu, il paraissait évident que nous démarrions sous la pluie. Depuis Chaiten, nous reprenons le chemin de la veille sur environ 80 kilomètres pour bifurquer ensuite vers les montagnes et la frontière argentine.





Qui dit sortie du Chili, dit fin du voyage qui approche. C’est pour cela que nous nous octroyons une dernière nuit dans un de ces petits villages qui nous plaisent tant, Futaleufu. Je crois que nous sommes tombés amoureux de la Carretera Austral...



Derniers tours de roues au Chili, tellement de diversités, de notre première entrée par le Paso Sico et l’aride désert d’Atacama, à notre sortie par la grandiose Carretera Austral, un pays attachant et unique. 

Mais qu’est ce qui peut bien vous faire dire que nous sommes revenus en Argentine ?



Pause ravitaillement à Esquel, puis nous prenons la direction du parc national Los Alerces. Des montagnes et des lacs, la recette du succès. Nous avions l’intention de dormir dans le parc mais nous trouvons portes closes aux campings, les aires gratuites sont interdites, bizarre… Nous pique-niquons au bord de l’eau, puis par hasard nous rencontrons Edith, une argentine passionnée de voyage, qui nous informe qu’en fait il est interdit de dormir dans le parc car des rats porteurs d’une maladie transmissible ont envahis les lieux. Ils sont en train d’être « contenus », mais bon… Je leur déconseille en tout cas de passer au Chili, la douane est un peu tatillonne niveau hygiène…







Du coup nous filons un peu plus loin que prévu, retrouvons la « Cuarenta » et arrivons sur El Bolson.



La réparation des rétroviseurs qui n’a pas tenue, un joint spy de fourche qui fuit, l'appareil photo d’Émilie qui ne veut plus rien savoir, la Carretera Austral a été rude. Un camping bien vert, un barbecue, l’Argentine, la vraie…





La portion entre El Bolson et San Carlos de Bariloche est vraiment jolie. Sans GPS maintenant, il nous faut à chaque arrivée dans une ville trouver le point d’informations pour se procurer un plan de celle-ci et naviguer ainsi un peu plus facilement. Les campings ne sont, je pense, pas la priorité à San Carlos de Bariloche, tourisme de masse oblige. Le premier ouvert est relégué à 13 kilomètres du centre, au bord du lac Nahuel Huapi. Nous y installons notre « maison » et revenons arpenter la ville. C’est étrange comme parfois tu t’imagines beaucoup de choses autour d’un nom, un nom d’endroit qui te fait rêver et puis lorsque tu t’y trouves, et bien…bof. Pour nous consoler, nous faisons la tournée des dégustations gratuites dans les magasins de chocolat.





J’aurais aimé finir cet article par « C’est sous un beau soleil… », mais que nenni, nous passons notre deuxième journée à San Carlos de Bariloche sous la tente, une journée froide et ventée à regarder la pluie tomber. PATAGONIE, merci de nous rappeler que nous sommes toujours chez toi !!

2 commentaires:

  1. Coucou , effectivement c'est petits villages sont très jolies et on l'air bien paisibles , vos photos des paysages sont très belles avec de superbes couleurs (je ne vois ni ne sent la pluie ) Aurélien on dirait robinson Crusoé , à mon avis ce sandwich a du être mangé tout cru ..... à bientôt pour la suite de vos aventures de bien gros bisous

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  2. !Holà! Muchas gracias para las fotos y los comentarios maravillosos. Es un regalo para nuestros ojos. Usted nos gustes por su viaje donde el tiempo parece suspendido. Continues sacando provecho bien de este veraneo unico! Usted pone un poco del sol (y de la lluvia...) y del sueno a cada una de nuestras visitas. Sylvia

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